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Par troupi3 le 19 Février 2016 à 23:51
Au feu de camp.
Nuit africaine
Je ne dors pas la nuit
Au désert du silence j'aime m'abandonner
Jamais je ne m'ennuie quand l'ombre de l'Afrique m'enveloppe et m'imprègne de ses multiples vies
Dans son immensité elle me fait grandir
Le soir sous ses étoiles
avec auprès de moi un feu qui auréole une tache de vie
le plus léger des souffles passe pour la visite d'un esprit bienveillant
Une fausse quiétude enveloppe le camp
L'aura d'un fauve ondule aux frontières du feu
et juste un peu plus loin un lion me rugit
que ma présence ici est juste tolérée
et pourrait être malmenée
Ici je n'offre rien je ne prends rien je ne suis rien
Je piétine un sol neuf avec l'espoir secret
de vivre intensément
Et j'aime imaginer que les siècles qui passent
ne bouleversent rien et que les baobabs qui surplombent la plaine
depuis plus de mille ans n'ont jamais vu un homme d'un autre continent
s'abriter sous leur ombre
Et dans cette énergie qui émane du sol
des arbres presque secs
des chemins de poussière
des lumières d'étoiles
Minuscule j'espère enfin être accepté
mercredi 30 / 12 / 2015.
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Par troupi3 le 19 Février 2016 à 23:26
Poème inspiré d'un roman sur l'autisme.
“Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière” V. Hugo.
Les longs silences.
Aujourd'hui je le sens
Je sors comme d'une eau
de ces profonds silences qui noyaient mes instants
et la peur d'affronter les lumières et les ombres
vient tomber à mes pieds
comme une peau usée
Je me retourne encore sur les derniers remous
où hésitaient mes pas
“Silence” est assassin il envahit l'espace
Il noircit la lumière
“Silence” est ce désert dans lequel je suis né
Longtemps je l'ai maudit
pour ses aubes stériles qui écornent la vie
Je l'abandonne là
au bord de mon chemin
et le temps gris et froid
miroir de mon passé se dilue avec lui
Je te regarde et je crie
Avant de te parler je crie pour m'éveiller à cette aube nouvelle
J'ai des mains pour aimer ton visage
J'ai des yeux pour aimer ton regard
pour t'appeler Maman
Pour la seconde fois
je suis né
Mais cette fois
Je crie
mercredi 27 / 01 / 2016.
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Par troupi3 le 29 Mars 2015 à 10:01
La côte des squelettes c'est le désert du Namib qui se jette dans l'océan atlantique, sur des centaines de kms des navires se sont échoués sur ces plages ainsi que des baleines du temps des chasseurs.
La côte des squelettes.
L'océan s'alanguit et ses vagues s'épuisent aux franges du désert.
Est-ce le sable ici qui se noie sous les eaux ?
Ou bien la mer qui part à l'assaut de ces dunes...
L'océan s'alanguit et je crois percevoir une complicité.
Entre la terre et l'eau, une étreinte, un baiser...
J'y vois poindre la vie,
Celle qui est sortie et s'est mise à ramper pour aimer le soleil sous les ondes trop froid.
Celle qui s'échoua, dont les os cathédrales défient les éléments.
Celle qui habitait ce navire brisé que la grève digère en un siècle patient.
Celle des présences qui me frissonnent autour et attendent l'esprit d'un sorcier silencieux.
J'y vois poindre la vie, pourtant c'est bien la mort qui reste en témoignage.
Au soir venu persiste du soleil une douceur orange prête à se diluer, mais ici la nuit ne gagne jamais.
Quand le jour s'évanouit c'est l'éclat des étoiles qui luciole les vagues de mille tremblements.
Toute la nuit elles libèreront un souffle glacé.
Porté par des brumes légères il couvrira le sable.
Chaque grain recevra un infime trésor : Sa particule d'eau.
Les minuscules vies n'attendaient que cela pour sortir des terriers, boire cette rosée, s'entre-dévorer et aux premiers rayons s'enfouir sous le sable.
Le murmure des vagues quand il aime La caresse du vent...
Seuls, jusqu'au soir...
Et le temps immobile plusieurs millions d'années...
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Par troupi3 le 28 Juillet 2014 à 00:01
Un bord de rivière aux falaises escarpées. Tôt le matin. Seul.
Des silences, des ondes et des lumières propices aux rêveries.
Rêveries
La falaise est concave
Inlassable le vent lui vole des poussières
Il creuse au ventre rond
On croirait qu'il espère au fond un cœur qui bat
La falaise est brisée
Des titans en colère ont dépecé ses roches
Étranges pyramides empilées ça et là
dans le bas du vallon
La falaise est béante
Un orage assassin coup de glaive du ciel
l'a éventrée un jour
Sa blessure gémit quand l'air un peu trop vif en caresse les lèvres
La falaise est usée
Mille rides ondoient sur un frisson de peau
et sa chair est percée
Son sang clair comme une eau s'épanche et vient grossir l'artère tout en bas
et depuis si longtemps
Elle vit
Prométhée le savait
Il en a fait les hommes
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Par troupi3 le 17 Juillet 2014 à 15:20
Comme une ombre
J'aurais aimé passer sur la vie comme une ombre
qui se love au soleil
Effleurer tous les êtres
mais pas les altérer
Léger comme un regard sur un souffle de vent
J'aurais aimé planer en aura voyageuse
qui s'échoue
au hasard
Et vit
un seul jour ou mille ans
Vie d’insecte ou de roc
N’avoir aucune peur de la longueur du temps
et apprendre à aimer tous mes égarements
Si j’avais pu passer sur la vie comme une ombre
J'aurais peut-être été ami de cette espèce
qui sait anéantir son espace vital
qui prouve à ses enfants
après moi le déluge
Si j’avais pu passer sur la vie comme une ombre
J’aurais peut-être aimé être un être vivant
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Par troupi3 le 1 Juillet 2014 à 19:17
Un lever de soleil dans les paysages lunaires du désert du Namib.
La solitude, l'immensité, nous ouvrent à d'étranges perceptions...
L'heure bleue.
Depuis le premier jour des milliards de soleils ont façonné le monde
Et la Terre brulée évapore ses larmes
Le voile évanescent de la couleur du jour
irradie de diamants au coin de chaque pierre
Du sommet des monts bleus la lumière s'épanche en une marée d'or
me traverse
et s'échoue dans des lointains secrets
Dévoré d'anxiété
comme on attend une île
Et la vie
Ce miracle
m'envahit de sa foi
Plus jamais je le sens je n'aurai peur du vide
pourtant tous les démons n'ont pas été chassés
Ils sont juste enfermés
dans ce vieil océan de mémoire figée
où surnagent des rêves qui rêvent de s'enfuir
de nombreux souvenirs
quelques traces d'espoir
Rien
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