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    Au feu de camp.

     

     

     

    Nuit africaine

     

     

     

    Je ne dors pas la nuit

    Au désert du silence j'aime m'abandonner

     

    Jamais je ne m'ennuie quand l'ombre de l'Afrique  m'enveloppe et m'imprègne de ses multiples vies

     

    Dans son immensité elle me fait grandir

     

    Le soir sous ses étoiles

    avec auprès de moi un feu qui auréole une tache de vie

    le plus léger des souffles passe pour la visite d'un esprit bienveillant

     

    Une fausse quiétude enveloppe le camp

    L'aura d'un fauve ondule aux frontières du feu

    et juste un peu plus loin un lion me rugit

    que ma présence ici est juste tolérée

    et pourrait être malmenée

     

    Ici je n'offre rien je ne prends rien je ne suis rien

    Je piétine un sol neuf avec l'espoir secret

    de vivre intensément

    Et j'aime imaginer que les siècles qui passent

    ne bouleversent rien et que les baobabs qui surplombent la plaine

    depuis plus de mille ans n'ont jamais vu un homme d'un autre continent

    s'abriter sous leur ombre

     

    Et dans cette énergie qui émane du sol

    des arbres presque secs

    des chemins de poussière

    des lumières d'étoiles

    Minuscule j'espère enfin être accepté

     

    mercredi 30 / 12 / 2015.

     


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    Poème inspiré d'un roman sur l'autisme.

     

    Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière” V. Hugo.

     

     

    Les longs silences.

     

     

    Aujourd'hui je le sens

     

    Je sors comme d'une eau

    de ces profonds silences qui noyaient mes instants

    et la peur d'affronter les lumières et les ombres

    vient tomber à mes pieds

     

    comme une peau usée

     

     

    Je me retourne encore sur les derniers remous

     

     

    où hésitaient mes pas

     

    Silence” est assassin il envahit l'espace

    Il noircit la lumière

    Silence” est ce désert dans lequel je suis né

    Longtemps je l'ai maudit

    pour ses aubes stériles qui écornent la vie

     

    Je l'abandonne là

    au bord de mon chemin

    et le temps gris et froid

    miroir de mon passé se dilue avec lui

     

    Je te regarde et je crie

    Avant de te parler je crie pour m'éveiller à cette aube nouvelle

    J'ai des mains pour aimer ton visage

    J'ai des yeux pour aimer ton regard

    pour t'appeler Maman

     

    Pour la seconde fois

    je suis né

     

    Mais cette fois

     

    Je crie

     

     

    mercredi 27 / 01 / 2016.

     

     

     


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  • La côte des squelettes.    La côte des squelettes c'est le désert du Namib qui se jette dans l'océan atlantique, sur des centaines de kms des navires se sont échoués sur ces plages ainsi que des baleines du temps des chasseurs.

     

    La côte des squelettes.

     

     

    L'océan s'alanguit et ses vagues s'épuisent aux franges du désert.

    Est-ce le sable ici qui se noie sous les eaux ?

    Ou bien la mer qui part à l'assaut de ces dunes...

    L'océan s'alanguit et je crois percevoir une complicité.

    Entre la terre et l'eau, une étreinte, un baiser...

    J'y vois poindre la vie,

    Celle qui est sortie et s'est mise à ramper pour aimer le soleil sous les ondes trop froid.La côte des squelettes.

    Celle qui s'échoua, dont les os cathédrales défient les éléments.

    Celle qui habitait ce navire brisé que la grève digère en un siècle patient.

    Celle des présences qui me frissonnent autour et attendent l'esprit d'un sorcier silencieux.

    J'y vois poindre la vie, pourtant c'est bien la mort qui reste en témoignage.

     

    Au soir venu persiste du soleil une douceur orange prête à se diluer, mais ici la nuit ne gagne jamais.

    Quand le jour s'évanouit c'est l'éclat des étoiles qui luciole les vagues de mille tremblements.

    Toute la nuit elles libèreront un souffle glacé.

    Porté par des brumes légères il couvrira le sable.

    Chaque grain recevra un infime trésor : Sa particule d'eau.

    Les minuscules vies n'attendaient que cela pour sortir des terriers, boire cette rosée, s'entre-dévorer et aux premiers rayons s'enfouir sous le sable.

     

    Le murmure des vagues quand il aime La caresse du vent...

    Seuls, jusqu'au soir...

    Et le temps immobile plusieurs millions d'années...


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  • Un bord de rivière aux falaises escarpées. Tôt le matin. Seul.

    Des silences, des ondes et des lumières propices aux rêveries.

     

    Rêveries

     

    La falaise est concave

    Inlassable le vent lui vole des poussières

    Il creuse au ventre rond

    On croirait qu'il espère au fond un cœur qui bat

     

    La falaise est brisée

    Des titans en colère ont dépecé ses roches

    Étranges pyramides empilées ça et là

    dans le bas du vallon

     

    La falaise est béante

    Un orage assassin coup de glaive du ciel

    l'a éventrée un jour

    Sa blessure gémit quand l'air un peu trop vif en caresse les lèvres

     

    La falaise est usée

    Mille rides ondoient sur un frisson de peau

    et sa chair est percée

    Son sang clair comme une eau s'épanche et vient grossir l'artère tout en bas

     

    et depuis si longtemps

     Elle vit

    Prométhée le savait

    Il en a fait les hommes

     


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  • Comme une ombre

     

    J'aurais aimé passer sur la vie comme une ombre

    qui se love au soleil

    Effleurer tous les êtres

    mais pas les altérer

    Léger comme un regard sur un souffle de vent

    J'aurais aimé planer en aura voyageuse

    qui s'échoue

    au hasard

     

    Et vit

    un seul jour ou mille ans

    Vie d’insecte ou de roc

     

    N’avoir aucune peur de la longueur du temps

    et apprendre à aimer tous mes égarements

     

    Si j’avais pu passer sur la vie comme une ombre

    J'aurais peut-être été ami de cette espèce

    qui sait anéantir son espace vital

    qui prouve à ses enfants

                                   après moi le déluge

     

    Si j’avais pu passer sur la vie comme une ombre

                                                    J’aurais peut-être aimé être un être vivant


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  • Un lever de soleil dans les paysages lunaires du désert du Namib.

    La solitude, l'immensité, nous ouvrent à d'étranges perceptions...

     

    L'heure bleue.

     

    Depuis le premier jour des milliards de soleils ont façonné le monde

    Et la Terre brulée évapore ses larmes

    Le voile évanescent de la couleur du jour

    irradie de diamants au coin de chaque pierre

    Du sommet des monts bleus la lumière s'épanche en une marée d'or

    me traverse

    et  s'échoue dans des lointains secrets

     

    Dévoré d'anxiété

    J'attendais ce matin

    comme on attend une île

     

    Et la vie

    Ce miracle

    m'envahit de sa foi

     

    Plus jamais je le sens je n'aurai peur du vide

    pourtant tous les démons n'ont pas été chassés

    Ils sont juste enfermés

    dans ce vieil océan de mémoire figée

    où surnagent des rêves qui rêvent de s'enfuir

     

    de nombreux souvenirs

    quelques traces d'espoir

     

    Rien      

     


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