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  • Cette blessure

     

     

    Je marchais depuis des heures.

    La forêt sous une chape grise transpirait.

     

    De grosses gouttes tièdes s'écrasaient au sol, s'unifiaient en ruisselets tremblants avant de se perdre dans une fissure cachée

     

    J'en voyais enfin le bout de cette forêt humide qui laisserait bientôt sa place à une herbe rase.

    Quelques taches vertes posées sur la grisaille de la pente.

     

    Émeraudes éparses grouillantes de vies.

     

    Insectes fous.

     

    Au sommet la récompense : nue et sombre se détachant du bleu,

    et au fond l'oeil qui plonge dans ce rouge enfer, le cratère du volcan.

     

    Une blessure au sang épais.

    Glissements de serpents tordus dans la gueule du monstre.

    Une terreur de bulles crevant à sa surface.

     

    Sur les bords, la plaie devenant cicatrice offrait au regard étonné les gerçures noircies d'un rictus de souffrance.

     

    J'avais voulu la voir cette force de vie qui roule sa puissance sous la peau de la Terre.

     

    Arrêter de douter.

     

    Et je la voyais enfin, et j'avais la preuve que cette poussière d'univers - ma maison - pouvait mourir puisqu'elle était vivante.

     

    Je pouvais revenir au clan.

     

    Leur apprendre à aimer notre mère enfin.


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  • Quand la flamme s'éteint.

     

     

     

    Au soir de mon départ

    tu liras mes poèmes

    alors tu comprendras

    que c'est à travers eux

    que je reste avec toi

     

    Ils te diront les mots

    que je ne t'ai pas dits

    mes amours

    mes espoirs

    mes colères

    mes peurs

     

    Mes songes les plus secrets

     

    Les forces de l'esprit

    habiteront nos vies

    maintenant séparées

     

     

    Le lumignon perdu de mon dernier regard

    invisible errera à jamais près de toi

    et dans ces moments vrais

    au-delà des apparences

    au cœur de l'inconnu

    tu sauras que nos âmes

    ne seront jamais désunies

     


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