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Cette blessure
Je marchais depuis des heures.
La forêt sous une chape grise transpirait.
De grosses gouttes tièdes s'écrasaient au sol, s'unifiaient en ruisselets tremblants avant de se perdre dans une fissure cachée
J'en voyais enfin le bout de cette forêt humide qui laisserait bientôt sa place à une herbe rase.
Quelques taches vertes posées sur la grisaille de la pente.
Émeraudes éparses grouillantes de vies.
Insectes fous.
Au sommet la récompense : nue et sombre se détachant du bleu,
et au fond l'oeil qui plonge dans ce rouge enfer, le cratère du volcan.
Une blessure au sang épais.
Glissements de serpents tordus dans la gueule du monstre.
Une terreur de bulles crevant à sa surface.
Sur les bords, la plaie devenant cicatrice offrait au regard étonné les gerçures noircies d'un rictus de souffrance.
J'avais voulu la voir cette force de vie qui roule sa puissance sous la peau de la Terre.
Arrêter de douter.
Et je la voyais enfin, et j'avais la preuve que cette poussière d'univers - ma maison - pouvait mourir puisqu'elle était vivante.
Je pouvais revenir au clan.
Leur apprendre à aimer notre mère enfin.
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Quand la flamme s'éteint.
Au soir de mon départ
tu liras mes poèmes
alors tu comprendras
que c'est à travers eux
que je reste avec toi
Ils te diront les mots
que je ne t'ai pas dits
mes amours
mes espoirs
mes colères
mes peurs
Mes songes les plus secrets
Les forces de l'esprit
habiteront nos vies
maintenant séparées
Le lumignon perdu de mon dernier regard
invisible errera à jamais près de toi
et dans ces moments vrais
au-delà des apparences
au cœur de l'inconnu
tu sauras que nos âmes
ne seront jamais désunies
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