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après cet accident je pensais tout perdu
et puis j'ai découvert la curiosité
Le voyage immobile
Pris dans le tourbillon des jours
je n'avais jamais appris la curiosité
aujourd'hui elle m'ouvre à des mondes nouveaux
La musique
La peinture
La poésie
Le rêve
Alors j'imagine
Approcher un piano
Oser du bout des doigts le cristal d'une note
Plonger au cœur d'un tableau
M’enivrer aux couleurs choisies du créateur
Risquer un premier trait
Prendre un livre
sentir au fond de moi
vibrer des mots qui font rêver
j'irai par des chemins imaginaires explorer l'univers
Aimer la délicatesse des tout premiers instants
La question des étoiles où se perd le regard
La couleur des secondes quand se ferment les yeux
Le parfum voyageur d'un oiseau de printemps
La musique du sable qui croule au pied des dunes
L'or liquide des eaux où se noie le soleil
Le diamant du ruisseau aux cascades des roches
la ronde d'une abeille qui cherche son butin
Tant de trésors à ressentir
Après cet accident je ne marcherai plus
mais je vais parcourir des mondes sublimes
Remplir mes bulles de solitude
Parce-que dans une autre dimension
créer c'est vivre
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Naître c'est te quitter
Aujourd'hui je te quitte et changeant d'univers je vais de l'eau à l'air.
Coupant ce « fil de soi »
tissé par ton amour qui deviendra jumeau
quand le fer du ciseau
nous aura séparés.
Vite !
En finir de cet arrachement !
Il me faut ton regard !
Ce premier par lequel tu deviens la confiance,
Et je m'endors serein au berceau de tes mains.
Écrasé sur ton sein
Et j'aime déjà ton parfum sur la soie de ta peau.
Tu me regardes, étonnée et moi lentement je te crée.
Je modèle tes doigts aux contours de mon corps.
Je module ta voix cajolant mes sourires,
et ton rire à mes cris
et ta peur à mes pleurs,
c'est ma vie dans tes yeux
pour ton feu intérieur
qui consume les heures.
Sur un chemin commun nous vivrons l'aventure de ton prolongement.
Naître c'est nous aimer maman.
Au brasier des tourments.
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Vertige d'une partition
Tu es un violon
une lyre
un piano
Je joue ma partition sur ton clavier mouvant
aux touches délicates où meurent mes doigtés
Je t'écoute
Les sons pianissimo s'éteignent doucement
Je cherche
une lyre qui naît
sous mes pincés coquins offre ses tremblements
et je joue
encore
au jeu du clair de lune
dans tes vallées ombreuses
tes collines soyeuses
mes triolets violents
mes glissandos furtifs
Tu deviens un violon sous mes doigts amoureux
Mon corps tout entier glisse comme un archet
et tu miaules et te loves au velours de nos peaux
quand l'arc de nos cambrures
nous projette soudain
dans des songes lointains
Un peu plus tard au chemin du retour
je pianote
je rêve
et ton dos frissonnant vibre au tempo de jazz
quand glissent nonchalants
les derniers abandons que l'aube nous ravit
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